Glovo décide de salarier ses livreurs à domicile en Espagne
La plateforme espagnole de livraison à domicile Glovo a annoncé qu'elle allait salarier ses livreurs en Espagne, passant ainsi d'un modèle économique basé sur des travailleurs indépendants à un modèle salarial. Cette décision intervient après des pressions juridiques et des amendes, avec une réforme du code du travail en Espagne imposant une "présomption de salariat" pour les coursiers utilisant des applications de livraison. Le groupe allemand Delivery Hero, actionnaire majoritaire de Glovo, a indiqué que ce changement impactera positivement l'excédent brut d'exploitation dès l'exercice 2025, mais pourrait coûter environ 100 millions d'euros. Glovo avait initialement annoncé une réforme partielle, salariant les livreurs des supermarchés en ligne mais laissant les livreurs de repas comme travailleurs indépendants. Cela avait conduit à des amendes substantielles et à des enquêtes, notamment de la Commission européenne. La ministre espagnole du Travail s'est félicitée de la décision de Glovo, soulignant que "aucune grande entreprise n'est au-dessus de la loi". Cette évolution montre une tendance à plus de protection sociale pour les travailleurs des plateformes de livraison, tout en posant des défis pour l'équilibre financier de ces sociétés. La loi Rider et les décisions prises par Glovo reflètent les enjeux autour du statut des travailleurs de plateformes numériques, confrontant les impératifs de flexibilité et d'indépendance à la nécessité de garantir des conditions de travail décentes. Cette transition vers le salariat en Espagne pourrait avoir des répercussions sur d'autres pays européens et inciter d'autres plateformes à reconsidérer leurs modèles économiques.
