"Des écolos condamnés pour intrusion chez Lafarge : peines de prison de 6 à 10 mois"

Quatre militants écologistes ont été condamnés par le tribunal correctionnel d’Évreux à des peines de 6 à 10 mois de prison avec sursis pour avoir commis des dégradations et séquestré un gardien sur un site industriel de Lafarge dans l'Eure en 2023. Neuf militants au total étaient poursuivis, trois ont écopé de six mois de prison avec sursis et un quatrième de 10 mois avec sursis. Cinq militants ont été relaxés, dont trois devront payer une amende. L'incident s'est déroulé lorsqu'une centaine de militants cagoulés se sont introduits sur le site industriel de Lafarge à Val-de-Reuil, provoquant des dégradations évaluées à plus de 450 000 euros. Les militants ont agi pour protester contre un projet d'autoroute menaçant des terres agricoles et forestières. Les procureurs ont souligné que, même si la cause des militants est légitime, leurs actions ont causé des dommages importants aux biens, justifiant une réponse pénale. Les avocats ont dénoncé des irrégularités de procédure, certains procès-verbaux ayant été annulés. En décembre 2023, plus de 150 collectifs écologistes se sont mobilisés contre Lafarge dans cinq pays, dénonçant l'impact environnemental du ciment et du béton. Les militants condamnés étaient jugés pour association de malfaiteurs, dégradations et séquestration, risquant jusqu'à dix ans de prison. Le procès a mis en lumière le conflit entre la légitimité des actions écologistes et les conséquences de ces actions sur la propriété privée. Des avocats ont plaidé pour l'absence de preuves précises contre leurs clients. Malgré la condamnation, les militants maintiennent que leur action visait à sensibiliser sur les enjeux environnementaux.