"Comment l'Europe gère la montée en puissance du HTS en Syrie"

L'Union européenne se trouve confrontée à un dilemme délicat suite à la chute du régime d'Assad en Syrie et à l'ascension du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS) au pouvoir. En effet, le HTS est encore considéré comme une organisation terroriste liée à Al-Qaïda, ce qui oblige l'UE à maintenir des sanctions strictes à son encontre. Cependant, la situation géopolitique évolue rapidement, posant la question de la normalisation des relations avec le nouveau pouvoir syrien. Les diplomates européens se retrouvent ainsi dans une position complexe, tiraillés entre la nécessité de dialoguer avec une entité jugée terroriste et la réalité sur le terrain. La nomination prochaine d'un "envoyé spécial" européen à Damas se retrouve également compromise par ces récents événements, obligeant l'UE à réévaluer sa stratégie diplomatique. La métamorphose du HTS, qui tente de se distancer de ses origines djihadistes, complique davantage la donne pour l'UE. Alors que certains pays membres comme le Royaume-Uni envisagent une révision de la classification terroriste du groupe, d'autres comme l'Autriche soulèvent des questions sur le statut des réfugiés syriens en Europe. Ces enjeux majeurs seront discutés lors du prochain Conseil des affaires étrangères de l'UE. La nécessité d'une position commune au sein des Vingt-Sept devient impérative, surtout face aux divergences déjà observées entre les États membres.