L'importance de l'éducation à la sexualité à l'école : un témoignage édifiant
Jeanne Quilfen, vice-procureure, souligne l'urgente nécessité de l'éducation à la sexualité à l'école pour protéger les enfants des violences sexuelles. En tant que magistrate traitant des affaires de violences intrafamiliales, elle met en lumière la réalité troublante des cas d'inceste et de violences sexuelles sur mineurs. Chaque année, environ 160 000 enfants en sont victimes, chiffre probablement sous-estimé. Elle insiste sur le rôle crucial de l'école dans cet apprentissage, soulignant que de nombreux enfants ne trouvent pas de sécurité dans leur famille. Refuser à l'école le rôle d'éducateur sexuel revient à laisser les agresseurs dicter seuls les règles, laissant des centaines de milliers d'enfants à la merci des violences. Jeanne Quilfen soutient qu'un enseignement précoce sur le respect de l'intimité et le nécessité de parler en cas d'abus pourrait briser le silence qui protège les agresseurs. Elle souligne également l'importance d'une formation adéquate des intervenants scolaires pour aborder ces sujets avec neutralité et sensibilité. Au-delà de la prévention des violences sexuelles, l'éducation à la sexualité permet d'aborder d'autres sujets cruciaux tels que le consentement, le respect et la prévention de la pornographie. Il est primordial de considérer cette éducation comme un pilier de la construction citoyenne des élèves, ancré dans la réalité sociale et affective. Malgré les réticences et les craintes liées à son contenu, refuser son implantation reviendrait à priver les enfants d'un outil essentiel pour se protéger et se développer dans un environnement sûr.
