Vote d'extrême droite antisystème dans la diaspora roumaine : une révolte contre les parlementaires corrompus
Dans la ville de la Courneuve, en France, la communauté roumaine se réunit dans une église orthodoxe pour célébrer la messe dominicale. Cette diaspora roumaine, de plus en plus impliquée dans les élections de son pays d'origine, a récemment exprimé un fort soutien à Calin Georgescu, un candidat d'extrême droite lors des dernières élections présidentielle et législatives en Roumanie. Les électeurs de l'étranger ont massivement voté pour des partis d'extrême droite, dénonçant la corruption des parlementaires et exprimant leur désir de retourner dans un pays prospère. Ce vote témoigne d'une montée en puissance des partis extrémistes au sein de la diaspora roumaine, qui trouve en Georgescu et d'autres candidats patriotes des voix de contestation contre un système politique perçu comme corrompu. Cette tendance s'explique en partie par le désir de certains émigrants de renouer avec leur identité nationale, en rejetant par exemple les revendications LGBT. Des chercheurs soulignent que les travailleurs pauvres roumains à l'étranger, souvent confrontés à la précarité et à l'isolement, sont particulièrement sensibles aux discours populistes et nationalistes de ces candidats. Les réseaux sociaux, notamment TikTok, ont joué un rôle clé dans la propagation des idées de Georgescu et de ses partisans. Les électeurs de l'extrême droite dénoncent également une certaine forme de pillage économique de la Roumanie par des investisseurs étrangers, alimentant ainsi un sentiment de défense de l'économie nationale. Ce phénomène inquiète cependant les observateurs, qui voient dans cette montée des extrêmes droites un repli identitaire et une menace pour la démocratie en Roumanie. La fracture entre la diaspora et le pays d'origine semble se creuser, laissant entrevoir des divisions politiques profondes au sein de la communauté roumaine à l'étranger.
