L'Académie Goncourt annule la sélection algérienne de 2025 suite à l'interdiction du livre de Kamel Daoud
L'Académie Goncourt a décidé de suspendre la déclinaison algérienne du prix Goncourt pour l'année 2025 en raison de l'interdiction du livre "Houris" de Kamel Daoud en Algérie. Ce roman a été interdit dans le pays en raison de son évocation des massacres de la "décennie noire" (1992-2002). En réaction à cette interdiction, l'Académie Goncourt a pris la décision de ne pas autoriser l'élection du "choix Goncourt" en Algérie pour l'année prochaine. Le livre de Kamel Daoud, lauréat du prix Goncourt 2024, ne pourra donc pas concourir dans ce pays en raison de la législation en vigueur. Les éditions Gallimard, éditeur de l'ouvrage, ont également été empêchées de participer au Salon du livre d'Alger. Les membres de l'Académie Goncourt ont exprimé leur solidarité envers l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, arrêté pour atteinte à la sûreté de l'État. Cette situation fait suite à des tensions et des controverses entourant le livre de Kamel Daoud, qui a été accusé par une Algérienne d'avoir utilisé son histoire personnelle sans son consentement. Ces événements viennent souligner les enjeux autour de la liberté d'expression en Algérie, où les écrivains peuvent être confrontés à des restrictions et des poursuites judiciaires en lien avec leurs œuvres. Le choix Goncourt de l'Algérie en 2024, qui avait mobilisé une centaine de jurés lycéens et étudiants dans dix villes, a été marqué par cette controverse. L'Académie Goncourt a ainsi pris position en faveur de la liberté d'expression et a décidé de suspendre la déclinaison algérienne du prix pour l'année à venir.
