"La solastalgie : quand l'homme souffre de la perte de liens avec la Terre"
La solastalgie est un concept défini par le philosophe Glenn Albrecht pour décrire la souffrance psychique liée à la dégradation de l'environnement. Contrairement à l'écoanxiété qui se projette dans un futur incertain, la solastalgie est ancrée dans le présent et le passé, reflétant une perte irrémédiable de lieux chers transformés par des changements environnementaux souvent irréversibles. Des études montrent une augmentation de l'intérêt pour ce phénomène contemporain qui affecte les individus à travers le monde. L'Australie, où le concept est apparu, concentre une grande partie des recherches sur le sujet, suivi par les États-Unis. Les habitants de régions touchées par des mutations environnementales, telles que la vallée de Hunter en Australie ou l'Arizona après un incendie majeur, rapportent une détresse profonde liée à la destruction de leur environnement. Une étude menée auprès d'agriculteurs en Australie souligne l'importance du "sens du lieu" pour comprendre les répercussions du changement climatique sur la santé mentale et le bien-être des individus. Ce sentiment d'exil immobile décrit par le philosophe français Baptiste Morizot met en lumière une nostalgie pour un foyer en mutation, induisant des pertes identitaires et des formes de détresse liées au lieu. La solastalgie marque une nouvelle approche de la relation entre l'homme et la Terre, mettant en lumière les effets dévastateurs des changements environnementaux sur le bien-être mental des individus à l'échelle mondiale.
