Le temps libre comme espace d'apprentissage et de résistance
Véronique Laforets, chercheuse associée au Laboratoire de recherches coopératives en sciences sociales, se penche sur la dimension éducative du temps libre et son organisation par les pouvoirs publics en France. Elle souligne l'importance du temps libre pour acquérir des compétences et des savoirs non dispensés à l'école ou en famille. Cependant, ce temps libre tend à se privatiser en France, le désengagement de l'État et la méfiance des parents envers les structures collectives étant des facteurs clés. La privatisation du temps libre a des répercussions sur la socialisation et la mixité sociale, tandis que les loisirs spécifiques renforcent les biais socioculturels. L'État s'est désengagé progressivement de la question des loisirs depuis les années 80, confiant aux collectivités territoriales la gestion du temps libre. Cependant, ces dernières ont plutôt resserré ce temps libre autour de l'école, accentuant l'emprise de la logique scolaire. Les résultats de cette politique soulèvent des interrogations, car le temps libre des enfants est devenu fortement influencé par les impératifs de réussite scolaire, au détriment d'activités plus libres et enrichissantes. Il est crucial de repenser l'éducation en dehors du seul cadre scolaire pour permettre aux enfants et aux jeunes de s'épanouir pleinement.
