"Scandale : l'Alliance des États du Sahel abandonne la Cedeao, quelles conséquences ?"
Le 29 janvier 2025, l'Alliance des États du Sahel (AES) composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger a officialisé son retrait de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), après 50 ans de partenariat. Cette décision a des répercussions majeures tant sur la libre circulation des personnes que sur les échanges économiques et la stabilité régionale. Les coups d'État successifs dans ces pays ont contribué à cette scission, suite à des tensions politiques et diplomatiques grandissantes. Les États de l'AES ont exprimé leur volonté de redéfinir leur coopération régionale indépendamment de toute ingérence extérieure. En réponse, ils ont annoncé la création d'une force militaire conjointe de 5 000 hommes pour lutter contre les groupes djihadistes dans la région. Malgré ce retrait, les ressortissants de la Cedeao pourront toujours voyager sans visa dans les pays de l'Alliance. De plus, ces derniers restent membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), garantissant la continuité des échanges commerciaux avec certains pays de la région. Sur le plan monétaire, ils projettent la création d'une monnaie commune d'ici 2027. Toutefois, cette décision remet en question les accords commerciaux avec la Cedeao, notamment le Schéma de libéralisation des échanges. De plus, les programmes de développement financés par la Cedeao dans ces pays devront être réévalués. Les États de l'AES envisagent de s'appuyer sur leurs ressources naturelles pour renforcer leur autonomie économique. Cette rupture pose un défi majeur pour la Cedeao qui doit redéfinir sa vision et son rôle régional. Bien que l'organisation ait laissé la porte ouverte pour un éventuel retour des États démissionnaires, ces derniers préfèrent poursuivre une trajectoire indépendante en accord avec la volonté souverainiste croissante en Afrique de l'Ouest.
