Le Premier ministre serbe démissionne après des mois de manifestations contre la corruption

Après trois mois de manifestations contre la corruption en Serbie, le Premier ministre Milos Vucevic a annoncé sa démission suite à une pression populaire grandissante. Les protestations, initiées en novembre par la jeunesse serbe dénonçant "la corruption qui tue", ont rassemblé étudiants, lycéens, employés et retraités presque quotidiennement. La goutte d'eau ayant motivé la démission fut la mort de 15 personnes dans la chute d'un auvent en béton à la gare de Novi Sad. Les manifestants voient cet événement comme le symbole de la corruption et de la négligence des autorités dans le pays. Le mouvement a pris de l'ampleur, mobilisant des dizaines de milliers de personnes à Belgrade, la capitale. Des tensions ont éclaté, entraînant des affrontements entre étudiants et militants nationalistes, qui ont conduit à des blessés. Le soutien du célèbre joueur de tennis serbe Novak Djokovic a renforcé la légitimité des protestations. Le gouvernement a oscillé entre appels au dialogue et accusations d'ingérence étrangère. Malgré la démission du Premier ministre, les revendications des manifestants restent les mêmes : transparence sur les travaux de rénovation de la gare, arrestations des agresseurs d'étudiants, libération des étudiants emprisonnés et augmentation du budget de l'Enseignement supérieur. Cette démission est perçue comme une manœuvre politique visant à calmer les tensions, mais la crise persiste.