"Trump : scandale en différé sur la RTBF, le "cordon sanitaire médiatique" en question"
Un délai de deux minutes dans la diffusion du discours d'investiture de Donald Trump sur la RTBF a déclenché une vive polémique en Belgique. La directrice éditoriale adjointe de l'information, Aurélie Didier, a expliqué que ce délai, nommé "cordon sanitaire médiatique", visait à analyser et prévenir la diffusion de propos racistes ou d'incitation à la haine prononcés par le président américain. Cependant, des voix politiques, telles que Georges-Louis Bouchez du MR, ont critiqué cette décision, la qualifiant de censure. La ministre des Médias de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Jacqueline Galant, a également exprimé son étonnement face à cette pratique et demande des clarifications sur sa légalité et sa justification. Le cordon sanitaire médiatique, appliqué en Belgique francophone depuis les années 1990, vise à restreindre l'accès médiatique aux partis ou personnalités politiques ne respectant pas les principes démocratiques. Cette méthode a été initialement conçue pour contrer l'extrême droite, mais s'est étendue à d'autres mouvements politiques allant à l'encontre des valeurs démocratiques, tels que le parti fundamentaliste Islam. Elle repose sur des décrets légaux encadrant les pratiques des médias belges. Concernant la diffusion en différé du discours de Trump, la Société des journalistes de la RTBF défend la décision éditoriale basée sur le cordon sanitaire, arguant qu'elle avait pour but d'éviter la diffusion de propos discriminatoires ou incitatifs à la violence. Cette controverse soulève des questions sur la liberté éditoriale des médias et la nécessité de prévenir la normalisation de discours haineux.
