Les pères et le partage des tâches familiales : priorité à la famille mais peu d'implications professionnelles
Depuis juillet 2021, le congé paternité en France a été prolongé à vingt-cinq jours, offrant la possibilité d'être fractionné. Malgré cette évolution, une étude récente de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques a révélé que les pères peinent à ajuster leurs obligations professionnelles pour soutenir un partage équilibré des tâches domestiques avec les mères après la naissance d'un enfant. Basée sur 49 entretiens réalisés entre avril et octobre 2023, cette analyse a mis en lumière que les pères font des ajustements professionnels minimes, manifestent une implication variable dans les activités familiales et tendent à éviter les tâches jugées moins gratifiantes. Bien que la plupart des pères reconnaissent une reconsidération de leurs priorités entre vie professionnelle et vie personnelle après la naissance de leur enfant, cette réflexion ne se traduit généralement pas par des changements significatifs dans leur comportement. Cette étude souligne ainsi une certaine inadéquation entre les intentions déclarées des pères en faveur d'une implication accrue dans la vie familiale et la réalité de leurs actions. Malgré la possibilité de partager plus équitablement les responsabilités parentales et domestiques, les obstacles persistants liés à l'organisation du travail et des tâches domestiques semblent freiner l'évolution des mentalités et des comportements chez les pères. Il ressort de cette analyse que les pères pourraient bénéficier d'un meilleur accompagnement et d'une plus grande sensibilisation de la part de leur entourage, des entreprises et de la société en général pour les encourager à s'impliquer davantage dans les tâches familiales et à opérer des ajustements professionnels significatifs favorisant un partage équitable des responsabilités avec les mères.
