Deux ex-dirigeants de Frichti poursuivis pour travail dissimulé et emploi illégal d’étrangers
Deux anciens dirigeants de Frichti, société de livraison rapide reprise par La Belle Vie, seront jugés en novembre à Paris pour des accusations de travail dissimulé et emploi illégal d’étrangers. Julia Bijaoui et Quentin Vacher, anciennement présidente et directeur général, seront convoqués devant le tribunal correctionnel de Paris du 13 au 21 novembre. Les avocats des accusés affirment leur innocence, arguant qu'ils ne connaissaient pas d'interdiction formelle du recours à des travailleurs indépendants. Les prévenus sont accusés d'avoir eu recours à des sociétés sous-traitantes ou à des travailleurs indépendants entre 2015 et mi-2021, dans des conditions de subordination juridique. Ils seront également jugés pour avoir employé illégalement des étrangers, principalement sénégalais ou ivoiriens, comme livreurs. L'enquête a révélé que les livreurs chez Frichti n'avaient pas la liberté de choisir leurs clients ni d'organiser leurs tournées, contredisant le statut d'indépendant revendiqué par la société. En 2022, l'Urssaf a estimé à près de trois millions d'euros les charges et cotisations sociales éludées par Frichti pour les années 2019 et 2020. Les avocats des livreurs soulignent l'importance de ces accusations, dénonçant les pratiques préjudiciables des plateformes de livraison. Le collectif des livreurs autonomes des plateformes espère que ce procès servira d'exemple pour réguler le recours aux travailleurs sans-papiers. La controverse entourant le statut d'indépendant des coursiers est également soulignée par cette affaire, renforçant les débats sur la précarité des travailleurs du secteur de la livraison. Malgré la reprise de l'activité par La Belle Vie en 2023, la société a maintenu une nouvelle entité pour éviter l'héritage des passifs de Frichti en liquidation judiciaire.
