Les Français divisés sur l'utilisation de l'intelligence artificielle par les médias : enjeu sociétal majeur
Le baromètre annuel de "La Croix" révèle que l'opinion publique française est partagée quant à l'utilisation de l'intelligence artificielle (IA) par les médias. Sur les 1 500 personnes sondées en ligne, 43 % se disent opposées à l'automatisation de la production de contenus par l'IA, tandis que 36 % y sont favorables. Ce clivage se retrouve notamment entre les générations, avec une plus grande acceptation de l'IA chez les jeunes. Les principaux risques cités par les sondés concernent la perte de l'analyse humaine, la création de fausses informations et les manipulations dans les contenus diffusés. Malgré une utilisation déjà répandue de l'IA dans les rédactions pour des tâches comme la traduction ou la transcription, l'IA générative, capable de produire du contenu, reste expérimentale et suscite des appréhensions. Par ailleurs, la confiance envers les médias est en baisse, 62 % des sondés estimant qu'il faut se méfier de ce qu'ils rapportent sur les grands sujets d'actualité. Les médias télévisés demeurent la principale source d'information des Français, suivis par la presse régionale et nationale, alors que les influenceurs et les réseaux sociaux sont jugés peu fiables. La fatigue informationnelle est également une réalité pour 51 % des personnes interrogées, qui se sentent lassées ou dépassées par la surabondance d'informations récurrentes. En somme, l'utilisation croissante de l'IA par les médias soulève des questionnements sur l'éthique et la qualité de l'information diffusée, dans un contexte de défiance envers les médias traditionnels et d'essor des nouvelles formes de communication. Il apparaît essentiel de poursuivre le débat sur l'interaction entre intelligence artificielle et journalisme pour garantir une information pertinente et fiable à un public de plus en plus exigeant.
