"Les nouveaux critères de régularisation des travailleurs sans-papiers pour fin février : quels changements ?"

La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a annoncé la publication prochaine d'un texte durcissant les critères d'admission pour la régularisation des travailleurs sans-papiers. Prévue par la loi sur l'immigration promulguée début 2024, cette actualisation de la liste des métiers en tension autorisant la régularisation des sans-papiers devrait être dévoilée d'ici la fin février. Actuellement, la circulaire Valls, en vigueur depuis 2012, permet à un étranger en situation irrégulière de demander une "admission exceptionnelle au séjour" pour des motifs familiaux, économiques ou étudiants, avec une décision à la discrétion du préfet. Avec le nouveau dispositif, il sera possible de demander une régularisation de manière autonome, sans passer par l'employeur. Les ministères du Travail et de l'Intérieur ont défini les métiers en tension régionalement, couvrant différents niveaux de qualifications, et soulignent l'importance des ingénieurs et étudiants en master dans l'immigration économique. En 2023, 34 724 personnes ont obtenu des papiers grâce aux critères actuels, mais une réévaluation est jugée nécessaire pour garantir une meilleure cohérence et une sécurité juridique dans le processus de régularisation. L'annonce de ces changements survient peu après l'arrivée de Bruno Retailleau au gouvernement, avec pour objectif de revoir la circulaire Valls en faveur des travailleurs sans-papiers. Cette circulaire actuelle permet à environ 30 000 sans-papiers de bénéficier d'une régularisation annuelle, sous condition de résidence en France depuis au moins trois ans et de justification de deux ans de travail. En 2023, ce dispositif a bénéficié à 11 525 personnes. La démarche de réforme vise à offrir plus d'autonomie aux travailleurs sans-papiers tout en garantissant un traitement juste et équilibré de leurs demandes. La ministre souligne la volonté d'aboutir à un compromis politique pour répondre aux besoins de sécurité et de justice dans le processus de régularisation des travailleurs sans-papiers.