Abrogation du délit d'apologie du terrorisme : enjeu républicain crucial
Le député Ugo Bernalicis (LFI) a proposé une loi visant à supprimer le délit d'apologie du terrorisme, préconisant de s'en tenir à la loi de 1881 sur la liberté de la presse, ce qui a provoqué des réactions indignées de la part de responsables politiques et associatifs. Cette proposition a été qualifiée d'"ignoble", de "tache indélébile" voire d'"insulte à la mémoire des victimes de tous les attentats". Ces critiques virulentes ne reflètent pas le débat nécessaire sur la répression des abus de langage. La société française, divisée, doit débattre sereinement de cette proposition ancrée dans la tradition républicaine. Les questions essentielles à aborder dans une démocratie attachée à la liberté d'expression sont les suivantes : quel discours doit être réprimé et selon quelles modalités ? Faut-il avoir recours à la garde à vue, à la comparution immédiate, à l'emprisonnement pour combattre les discours soutenant le terrorisme, qu'ils soient racistes ou antisémites ? Il est crucial de se demander si l'emprisonnement permet de dissuader ces types de discours.
