Le scandale du "Japan-bashing" : comment les États-Unis ont été submergés par l'antijaponisme
Dans les années 1980, le Japon a connu une croissance économique fulgurante, dépassant même les États-Unis dans certains secteurs. Cette montée en puissance du Japon a engendré une vague de méfiance et d'hostilité appelée "Japan-bashing" aux États-Unis. L'expression a été introduite en 1981 par Robert Angel, un lobbyiste travaillant pour le gouvernement japonais, pour dénoncer l'antijaponisme croissant face à l'invasion des produits japonais sur le marché américain. Des marques japonaises telles que Nissan et Toyota ont commencé à concurrencer les géants américains comme Chrysler, Ford et General Motors, provoquant des craintes de chômage et de déclin économique aux États-Unis. Cette hostilité envers le Japon s'est amplifiée dans la culture populaire américaine, se manifestant à travers des incidents de violence, des best-sellers tels que "Soleil levant" de Michael Crichton et "Dette d'honneur" de Tom Clancy, ainsi que des acquisitions majeures de sociétés américaines par des entreprises japonaises. Des futurologues prédisaient même que le Japon pourrait dominer le monde au début du XXIe siècle. Cette période de tension a perduré jusqu'en 1992 et a été marquée par des événements tels que la réévaluation du yen imposée par les États-Unis lors des accords du Plaza en 1985, entraînant l'effondrement de la bulle spéculative japonaise. Le "Japan-bashing" a reflété les craintes et les préjugés des Américains envers la montée en puissance du Japon et a souligné les bouleversements économiques et culturels provoqués par cette nouvelle superpuissance économique. Cette période a également mis en lumière les défis du protectionnisme et de la concurrence internationale dans un monde de plus en plus interconnecté.
